La Gazette d'un confiné 3ème semaine

Lundi 06 avril : La troisième semaine de confinement se termine et le moral reste bon et le temps passe assez vite, avec les différents types d'activités : jardinage, cuisine fine, rangement, scrabble, lecture etc. Aujourd'hui, je termine mon livre de 1000 pages.

Aujourd'hui, aux Félines, c'est atelier « masques », avec le patron fourni par le Populaire, des tissus en attente dans l'armoire à secrets de Fanou. Le

résultat n'est pas mal du tout ! Enfin, à notre avis !

Mardi 07 avril : Ce matin, nous allons à la clinique des Emailleurs pour un scanner du poignet de Fanou ; j'attends dans la voiture, pour respecter les consignes, puis nous allons porter le résultat au cabinet du chirurgien qui l'a opérée à Chénieux. Au retour, passage au 37, pour voir que tout va bien. Les tulipes « auto-plantées » sont superbes ; elles finiront en bouquet à la maison.

Bon anniversaire Nicolas, avec « apéritif - Skype » à 19h pour toute la famille. Le système est mieux rodé que dimanche, les ordinateurs sont bien branchés et nous passons un très bon moment en famille, malgré l'éloignement et le confinement. A Ballycullen, un gâteau a été préparé avec les bougies que Lily souffle avec bonheur et que toute la famille mange à la gloire de Nicolas ! Il n'est pas inquiet, car Marius, Léonie et Carine sont aux fourneaux.

Mercredi 08 avril : Journée visioconférence – 1h30 le matin pour deux réunions du conseil d'administration de deux filiales du CIF, 1h30 l'après-midi pour le CA du CIF et 1h30 en début de soirée pour le conseil diocésain de la solidarité avec Mgr Bozo (CCFD, service Jésuite des réfugiés et Welcome, Secours Catholique, pastorale de la santé, des migrants, société de St Vincent de Paul, ordre de Malte...)

Nous apprenons le décès de Marie-Anne Delègue, fille de Louis Dominique et Monique, sœur de Paul, Bérénice et Salvy. Âgée de 51 ans, elle a vécu un temps à Grenoble, puis à Montpellier. Nous ne connaissons pas la cause du décès, mais ce n'est probablement pas le Covid. Nous l'avions vu l'an dernier aux obsèques de Jean Bernard Landèche, elle était d'une maigreur absolue. Quand j'ai téléphoné à Louis-Do, qui vit dans une maison de retraite près de Montpellier, je lui ai rappelé le dimanche que j'avais passé chez lui en 1969, quelques jours avant la naissance de Marie-Anne ; j'étais pensionnaire à saint Cyr l'école, Monique était allongée depuis plusieurs mois et la naissance était toute proche. Paul gambadait gaiement à deux ans.

Jeudi 09 avril : Caroline est de retour et les chenilles de pyrale du buis aussi ! Donc, je ressors le pulvérisateur et je traite les buis du jardin. Il faudra que j'aille sans tarder au 37, sinon les chenilles vont faire un festin ; à l'évêché aussi.

Dans le jardin, je fais un sort à un tas de terre et cailloux, relevant de la catégorie des « à faire quand j'aurai le temps » depuis ….... (tant) d'années ! Au fond du jardin, à côté du cabanon : tri des cailloux, récupération de la terre végétale, ensuite répandue dans quelques massifs qui en manquent un peu. Caroline, très intéressée, vient me voir à deux reprises pendant ce chantier, sollicitant le droit de passer par ce nouveau chemin, notamment pour revenir chez nos voisins.

Le confinement, vu par notre locataire du 25, rez de chaussée, est assez original : tout le monde dans la cour ; à un moment donné de l'après-midi, j'en compte 9. Tous les jours, ils sont de 4 à 6, après la sieste.

Vendredi 10 avril : Cela fait deux semaines que nous n'avons pas fait de courses alimentaires, il faut penser à ravitailler ! La liste est prête et direction super U et aussi la pharmacie pour renouveler une ordonnance. Il y a un peu de monde et la circulation dans le magasin est un peu désordonnée. Les messages audio rappelle à chacun les gestes et la distanciation, mais comment les respecter aux rayons fruits et légumes, quand les deux balances sont côte à côte entre deux étalages de produits ?

Après le déjeuner lecture et méditation du chemin de Croix proposé par le journal La Croix, puis une partie de Scrabble.

A 18h nous sommes à saint Paul saint Louis, pour l'office du Vendredi Saint, où nous retrouvons Jean Michel et Raoul, ainsi qu'un jeune étudiant burkinabé, Évariste.

Samedi 11 avril : Bonne séance de sport à la maison : 40' sur l'exerciseur (marche rapide), abdominaux, mais c'est dur, musculation des bras, pompes....

Jardinage aussi, avec la plantation des dahlias et désherbage, car ça pousse vite et bien.

Vigile pascale aux Saints Anges, deux prêtres, deux diacres, deux laïcs.

Je termine le livre des photos de 2004 et 2005, premières photos numériques, qui n'ont pas fait l'objet d'un album. Je me suis régalé en retrouvant Marius et Léonie en format « baby » !

        

Dimanche 12 avril : Pâques, le Christ est vraiment ressuscité, Alléluia ! Drôle d'ambiance pour cette semaine sainte confiné et plus encore pour la fête de Pâques. Personne ou quasi dans les églises, pas de rencontres familiales, de repas en grande tablée, pas d’œufs, poules et lapins à chercher dans le jardin des Félines. Même Caroline est aux abonnés absents. Fanou nous prépare une délicieuse tarte aux fraises et à la crème anglaise, arrosée d'un vin doux d'Autriche, trouvé au fond de la cave.

Messe de la résurrection à sainte Bernadette en tout petit comité, avec Raoul, Évariste et quatre fidèles venus par hasard à l'église, au cas où.

Cet après-midi, sortie d'une heure pour marcher dans le quartier.

Ce soir, appel d'Anne, fille de Bernadette Dubois, inquiète parce que sa mère, qui vit seule à l'écart de Limoges (Landouge), ne répond plus au téléphone. Nous y allons donc, avec l'attestation « aide à personne vulnérable », craignant de la trouver au fond de son vaste jardin ou dépressive dans un coin de la maison. Une chambre est éclairée. Nous sonnons, appelons, lançons des cailloux contre la fenêtre. Au bout de 10', elle ouvre la fenêtre et nous crie : « qu'est ce que vous faites là, laissez moi tranquille, je suis malade ! ». Nous essayons de discuter, pour savoir ce qu'elle a, proposer nos services, rassurer ses enfants, mais elle ferme la fenêtre. Retour à la maison ! Sa fille est rassurée, elle est vivante. Le lendemain, silence, puis au bout de deux jours, réponse au SMS de Fanou. Elle est veuve et ce n'est pas facile à vivre.

Comments

[sabine]

Merci Pap!

Merci pour les photos des crus 2003 et 2005! bisous