Le journal d'un confiné, 2ème semaine

LA GAZETTE DES FELINES

 JOURNAL D'UN CONFINE

2ème semaine

Mardi 24 mars : Je profite du temps consacré au jardin pour soigner la pelouse qui en a bien besoin. Dans certaines parties, il n'y a plus de gazon, que de la mousse et des « mauvaises herbes ». Par plaque, je scarifie, à la main, ce qui est un bon exercice pour les bras et les épaules, pour enlever la mousse, j'arrache tout ce que je peux et je sème du gazon neuf. J'espère que ça va marcher ; pour commencer, prudent, je fais de petites rustines et je vais voir comment le gazon va lever. Si ça fonctionne, je ferai à plus grande échelle. En attendant je répands de l'anti-mousse sur toute la surface.

Depuis vendredi, plus de nouvelles de Caroline, qui a été aperçue par les Forgerit dans leur jardin. C'est un peu comme l'an dernier, où elle a fait une brève apparition avant de disparaître. Mais aussi, le temps froid du matin, doit l'inciter à se confiner et à reprendre un petit coup d'hibernation.

Mercredi 25 mars : Fête de l'Annonciation. Le soir, sur proposition de l'Eglise, nous mettons des bougies sur toutes les fenêtres, en signe d'espérance et de fraternité. Nous devons être les seuls de la rue à l'avoir fait ! C'est pas grave, à 20h, nous continuons à applaudir. Nous n'avons pas entendu beaucoup de cloches sonner dans Limoges, comme cela avait été annoncé, seule celle de la chapelle des Papillons. Peut-être que le vent d'est a éloigné les sons.

La journée est consacrée en partie à l'entretien des palissades en bois, entre le 27 et le 25 et aussi au nettoyage au Karcher de la cour du 25. Le locataire est ravi !

Le Père Pierre Sauvage décède en milieu d'après-midi, après une semaine d'hospitalisation. De son côté, Jean Pierre Blanchard semble aller mieux.

Jeudi 26 mars : Poursuite de l’entretien des palissades, qui bénéficient d'une seconde couche de lasure, et du jardinage. Pas de sorties hors de la maison et du jardin ces derniers jours. Nous discutons par dessus les clotures avec les voisins : Régis (maison Raffier) refait les portes du cabanon du fond du jardin, avec le soutien assidu de Johan (5 ans), que sa mère (Nathalie) essaie d'éloigner des pots de peinture ; ça me rappelle un Popi où Leo fait « tout comme Papa ! ». Les Guibert sont aussi de fervents adeptes de leur jardin et les Forgerit, bien qu'au bout de la rue, nous paraissent bien loin !

Vendredi 27 mars : Fanou est ravie, son poignet va de mieux en mieux et elle s'en sert presque normalement, même s'il fatigue assez rapidement. Du coup, elle reprend les sécateurs pour un coup de main dans le jardin. Cependant, les visites de contrôle – scanner et chirurgien – prévues pour s'assurer que ça va bien (les précédentes étaient pas trop rassurantes) sont reportées au 07 avril. Mais attention !!!!

Le soleil est toujours de la partie et les journées sont vraiment belles, quoique un peu fraîches en matinée.

N'ayant pas fait un très gros ravitaillement avant le confinement, nous faisons le point sur les réserves de nourriture ; il faut penser à racheter des fruits et légumes et des produits frais. Je vais donc à Grand Frais, toujours autour de 13h, il n'y a presque personne et en quelques minutes le nécessaire est fait.

S'il y en a un qui ne confine pas beaucoup, c'est le locataire du rez de chaussée du 25 ; tous les jours, il a des copains qui viennent le voir et ça discute toute l'après-midi. Aujourd'hui, ils sont au moins cinq, voire plus par moments !

Samedi 28 mars : Ce matin, nous prenons nos attestations de sortie et allons marcher dans le quartier, pour poster la paye de la femme de ménage, puis acheter des pommes de terre pour Odile (voir 16 mars) au super U de Labussière (1 km de la maison), ce qui nous permet de dérouiller un peu les mollets (pas trop quand même). Fanou a la dérogation « courses » et moi celle des exercices physiques ! Je prolonge la sortie en début d'après-midi pour porter le ravitaillement d'Odile, avec des fraises en bonus, sans rencontrer beaucoup de monde en ville, ni de contrôle de police (dérogation « aide à personnes vulnérables).

En début de soirée, nous regardons la conférence de presse du Premier Ministre que nous trouvons claire et précise, malgré les incertitudes.

Fanou distribue les fleurs de camélias aux voisins ; il faut dire que l'arbre est superbe. L'amélanchier aussi est tout blanc, mais nous craignons que le froid annoncé ne coupe la tête à la récolte espérée.

Dimanche 29 mars : Le passage à l'heure d'été passe pratiquement inaperçu ; il faut quand même avancer les pendules et montres d'une heure. Matinée tranquille avant la messe à la télé. Nous commençons à être des habitués ! Par contre l'activité dans le jardin est moins forte, du fait de la fraîcheur, voire du froid.

Ayant trouvé quelques fraises, pas trop chères, à Grand Frais, nous lançons une activité « confiture », ayant un peu de sucre en poudre en réserve.

Bertrand nous appelle de Beaumont, où le confinement se passe bien, sans alerte particulière dans le village. Bonne nouvelle aussi de tante Thésou à qui Fanou a téléphoné.

Super Lily qui fait ses premiers tours de roue sur son vélo, sans roulettes ! Pendant que Jean Louis installe un atelier de fabrication de spaghettis dans sa cuisine.

A 15h, nous tenons une rencontre de préparation au mariage avec un jeune couple, Claire et Alexandre, que nous avons déjà rencontré et qui sont comme nous confiné et en télé-travail. Original et sympathique.

Lundi 30 mars : Bon anniversaire, Laurence ! Nous aimerions tant aller t'embrasser et souffler les bougies avec toi. Heureusement pour toi, Clément t'aide à faire la tarte aux fraises et nous pouvons assister sur WhatsApp à ce moment historique où Clément, avec une grande célérité, souffle tes bougies.

En début d'après-midi, nous entrons en relation avec Mamée, grâce à l'application spécifique utilisée par Orpea. Nanie est aussi en ligne, depuis sa maison. Mamée est dans son lit, juste réveillée de sa sieste, et regarde avec beaucoup d'intérêt l'écran de la tablette où elle nous voit, mais aussi où elle se voit, ce qui ne doit pas lui arriver souvent.

Nous apprenons que Marie Claude et François Raysse, des amis de la paroisse Saint François (entre autres), sont atteints par le covid et hospitalisés. Choc de voir un couple touché et hospitalisé ensemble.