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La Gazette des Félines
21 avril 2020

La Gazette d'un confiné, 4ème semaine

Lundi 13 avril : Lever 8h, comme d'habitude, petit déjeuner, informations, une heure de gym en chambre.

Cet après-midi, je vais traiter les buis de l'évêché et du 37 contre la pyrale du buis ; une heure ici, une demi-heure là et c'est fait.

Discours d'Emmanuel Macron : c'est parti pour un mois de plus ! Nous nous y attendions, donc pas trop dur à supporter, encore que les réserves mises en filigrane sur le déconfinement des « aînés » nous plombent un peu. Nous avons autant envie de revoir nos petits et grands que eux en ont envie, n'est-ce pas Malo.

 

Mardi 14 avril : Commande de légumes à la Terre en Partage. Je ne sais pas si je vous ai déjà parlé de la Terre en Partage ? C'est une association, fondée par un jeune couple venu de Paris à Saint Just le Martel, lui, chef d'orchestre et prof de conservatoire, elle, HEC spécialisée dans entrepreneuriat social. A Paris, ils sont actifs dans l'accueil des migrants et s'interrogent sur l'inactivité des demandeurs d'asile (ils ne peuvent pas travailler, ni se former) pendant la période d'étude de leurs dossiers de visa. Ils ont repris l'ancienne ferme du Mazet, appartenant aux orphelins Apprentis d'Auteuil, y aménagent, avec le propriétaire 19 chambres, une ferme maraîchère et accueillent des demandeurs d'asiles 15 à 19 selon les périodes, qui participent aux travaux maraîchers en permaculture, à la vente, au ménage, à la cuisine. C'est avec eux que nous avons passé le réveillon du 31 décembre dernier. En ce printemps confiné, la serre donne à plein et la vente des légumes commence et il faut organiser la vente en « drive ». Avec Fanou, nous mobilisons une dizaine de clients et nous sommes livrés à domicile, jeudi soir.

Une grosse heure de ballade autour de la maison, vers la gare, Montplaisir et Aristide Briand.

Beau documentaire sur les travaux faits depuis un an pour sauver Notre Dame de Paris, puis sur l'histoire de la cathédrale de sa fondation à aujourd'hui (sur France 2). Nous vous le recommandons.

 

Mercredi 15 avril : Visite à Raoul et Evariste pour parler de la situation dans le diocèse de Ouahigouya après les attaques terroristes et sur les relations entre les deux diocèses. Le thème de la journée mondiale du migrant et du réfugié 2020 est « contraint de fuir comme Jésus Christ ». Nous sommes sollicités pour écrire un témoignage avec des Burkinabés sur l'action de partage réalisée entre les diocèses à l'automne 2019 quand des dizaines de milliers de Burkinabés ont fui leurs villages pour échapper aux meurtres arbitraires des terroristes qui visent autant les chrétiens que les musulmans ou les animistes, les civils que les militaires.

Ballade d'une heure dans le quartier.

Le soir, réunion téléphonique du bureau de la Maison des Droits de l'Homme, pour faire vivre l'association en confinement, suivre l'activité des deux services civiques et de la volontaire burkinabé. Et puis voir comment reporter les réunions, conseils et AG prévus en ce printemps. 

Jeudi 16 avril : Ce matin, Fanou a rendez-vous à la clinique Chénieux avec le chirurgien qui l'a opérée au poignet. Il est content de son travail et de sa patiente. Il reste donc à se rééduquer sans kiné pour l'instant et à muscler le bras qui en a bien besoin.

A 10h30, je suis devant mon téléphone pour une nouvelle conférence téléphonique, pour le CA de la SACI Nouvelle Aquitaine, qui a absorbé celle du Limousin en 2018 et dont je suis resté administrateur. Ici aussi, arrêt de la plupart des activités pendant le confinement : les filiales de promotion immobilière et de construction de maisons individuelles, qui construisent 1500 unités par an, ont vu tous les chantiers arrêtés depuis le 15 mars !

A 14h, nous sommes tous les deux devant WhatsApp, pour une « leçon de français » avec Youssouf, un jeune demandeur d'asile Malien. Il nous est adressé par Lucile, permanente de JRS Jeunes (service jésuite des réfugiés), qui anime avec des bénévoles un groupe d'une centaine de jeunes migrants, aujourd'hui confinés. Certains, comme Youssouf, veulent apprendre à mieux parler le Français, et pour cela, il faut quelques bénévoles qui acceptent de jouer ce jeu de « leçon de français ». Une demi heure, pas toujours facile, mais bien intéressante ; aujourd'hui, nous avons parlé de la gare et de comment prendre le train et voyager.

A 19h, Boris de la Terre en Partage apporte les légumes commandés que je distribue, à Nanie, les Praud, Forgerit, Blanchard et à l'évêché (rassurez-vous, je suis seul dans la voiture et je ne m'approche pas pendant les livraisons).

 

Vendredi 17 avril : Notre ami Paul Angleraud nous a donné un bon filon pour vivre le confinement avec bon moral : acheter la production vinicole d'un copain à lui, vendue sous le label « château Turcaud », entre deux-mers de la région de la Sauve Majeure en Gironde. Nous goûtons le vin blanc, excellent (nous avons aussi du rosé et du rouge, à tester plus tard!).

En dehors de cette agape œnologique (la bouteille durera quand même quatre jours avant d'être vidée), le jardin est toujours bien entretenu, avec le muguet qui fleurit dans plusieurs endroits, le deutzia aussi qui explose de fleurs et les iris qui commencent à pointer et à fleurir.

Quelques nouvelles d'oncle Robert, par téléphone, qui va bien et bénéficie toujours de l'appui logistique de ADN, comme depuis six ans, et des infirmières qui s'occupent de tante Françoise.

Ce soir, nouvelle visioconférence, sur Zoom cette fois, organisée par Dominique Ménard, pour accompagner Luce pour son 65ème anniversaire, avec quelques amis, des sœurs de Luce, Aimeric et sa famille. Nous devenons des spécialistes des différentes plate-formes de visioconférence.

 

Samedi 18 avril : Benoît Landèche annonce le report de la rencontre Delègue à 2021, si possible. En réponse, nous apprenons le décès du Covid de Joël Delègue, un cousin de 80 ans, vivant à Toulon, petit-fils de René, l'aîné des quatre fils d'Honoré, natif de Saillans.

Pas de sortie plus loin que le jardin, nous restons sagement à la maison, ayant fait des courses suffisantes la semaine dernière.

Hier soir, il y a eu un bel orage et un bon arrosage qui fait du bien, puisqu'il n'y a pas eu de pluie, quasiment depuis le 10 mars. La terre est devenue bien sèche et la pluie est bienvenue.

 

Dimanche 19 avril : Ce matin, nous assistons à la messe à la télé, en direct de la grotte de Lourdes. Puis à 11h, visioconférence avec Mamée à Orpea, avec la présence de Nanie, ainsi que Bernard et Catherine. Mamée est comme dimanche dernier, bien consciente de la situation et contente de voir ensemble ses trois enfants. Nous lui offrons, virtuellement, un bouquet de muguet, que nous mettons ensuite au frigo, une trentaine de brins, que nous essayons de conserver pour les apporter à Orpea pour le 01 mai.

Après déjeuner, nous nous offrons une séance DVD en regardant à nouveau « Himalaya, enfance d'un chef », que nous avions un peu oublié : 100 mn dans la montagnes des Dolpopas, très beau.

Cependant, nous regardons aussi un peu plus la télévision, notamment Arte, la Cinq et aussi KTO que nous découvrons et qui propose des émissions intéressantes. La semaine passée, Arte a proposé en cinq épisodes, un voyage en Méditerranée sur les traces supposées d'Ulysse et de son Odyssée (Homère). Je l'ai enregistré sur Captvty. Ce soir, nous regardons le Misanthrope de Molière au théâtre sur la 5.

Et puis aussi la conférence de presse du premier ministre qui ne nous apprend grand chose sur le déconfinement et ne dit pas un mot sur celui des restaurants.

Et puis, le chantier de déménagement de la chambre de PO avance doucement ; je déplace la collection de BD dans différentes pièces, avant de revenir quand la chambre sera terminée et le placard refait.

 

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