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La Gazette des Félines
2 avril 2020

Le journal d'un confiné !

Bonsoir !

Plus de quatre ans que la Gazette des Félines est aux abonnés absents et ne communique plus, dépassée par les Viber, WhatsApp et autres réseaux sociaux, porteurs d'images et de vidéos en tous genres. Peut-être que sans le Covid 19, cette situation aurait pu durer encore longtemps, jusqu'à oublier le site canablog, les codes et mots de passe. Mais voilà, quinze jours de confinement, d'activités chamboulées, à tourner un peu en rond quand même, jusqu'à perdre un peu la notion du temps qui passe, incitent la rédaction de la gazette à reprendre du service. Voici donc le journal d'un confiné, qui essaie de rattraper le temps perdu depuis le 16 mars et essaiera de tenir dans la durée. Bises.

LA GAZETTE DES FELINES - JOURNAL D'UN CONFINE

1ère semaine

 

Lundi 16 mars 2020 : Depuis quelques jours, la crise du Covid 19 se répand rapidement en France : annonce de la fermeture des écoles, bibliothèques, salles de spectacles etc par le président de la République, le jeudi 12 au soir, limitation des rassemblements à 100 personnes par le premier ministre, samedi soir (14), et une nouvelle intervention du président est annoncée pour ce lundi soir . Le confinement total est devant nous ! Déjà aujourd'hui, le rendez-vous de Fanou chez le kiné est annulé. A ORPEA, les visites sont interdites depuis quelques jours déjà, sans espoir d'ouverture, nous déposons donc dans une enveloppe les derniers dessins destinés à Mamée. Je passe voir oncle Robert et Odile Charvault, une demoiselle du même âge que Robert que nous visitons régulièrement puisqu'elle n'a pas de famille. Nous complétons le ravitaillement de Robert.

Pour autant, je maintiens avec Dominique notre parcours de golf à Mortemart ; peu de voitures dans le parking (4 ou 5), un panneau indiquant que le club house est fermé, mais l'accès au parcours semble libre, alors nous y allons et passons un bon moment, en apercevant de loin en loi, trois trous devant ou deux derrière quelques rares joueurs. Un bon moment de plein air, avant la fermeture définitive du parcours qui nous parvient par mail dans la soirée. De toutes façons, E. Macron annonce à 20h le confinement total et je me vois mal utiliser un des motifs de dérogation pour aller jouer à 40 km ! Ce soir les sorties sont encore libres, alors nous allons chez Jean Marie et Maria Victoria, jeune couple qui se prépare au mariage et que nous accompagnons ; ils sont tous deux étudiants et doctorants en Biologie-Immunologie, ils auront peut-être une idée sur le vaccin Covid 19 !!!

 

Mardi 17 mars : A midi, il faudra avoir une bonne raison pour sortir et se munir de l'attestation dérogatoire ad hoc. Alors, ce matin nous allons à Grand Frais pour compléter nos quelques réserves de légumes et fruits. Les clients sont invités à entrer par groupes de 30 personnes et le groupe suivant entre seulement quand les précédents sont sortis. Cela entraîne à la patience, mais le système est pertinent puisque ensuite la circulation dans le magasin est très sûre. A midi, nous obéissons à Laurence et Sabine (bien obligés) et nous rentrons en confinement, pour le plus grand plaisir du jardin, puisque le temps est très beau et doux. La tondeuse à gazon est la première à entrer en action, puisqu'un gazon bien coupé, c'est déjà un jardin plus accueillant.

 

Mercredi 18 mars : Notre agenda bien rempli pour cette semaine commence à avoir triste mine : une journée de formation diocésaine annulée, un repas chez Odile Chaisemartin avec les Ménard, annulé, ça commence et ce n'est pas près de s'arrêter.

A midi, la table verte du jardin est bien nettoyée et prête pour nous accueillir pour le déjeuner. Au mois de mars, c'est rare et fort agréable.

Dans la matinée, nous utilisons pour la 1ère fois l'attestation de sortie dérogatoire, pour aller chercher à la pharmacie quelques médicaments pour le poignet de Fanou ; elle va devoir le traiter toute seule, puisque le kiné est supprimé et le rendez-vous prévu la semaine prochaine avec le chirurgien est reporté en avril (si possible). Nous traversons le parc Victor Thuillat quasiment désert, l'avenue Leclerc avec aucune voiture à l'horizon, ça surprend ! Nous sortons à 20h pour applaudir les soignants et nous nous trouvons bien seuls, aucun bruit dans toute la rue des Félines et dans celle de Bessines !

 

Jeudi 19 mars : Nous avons la visite annuelle de Caroline qui descend le massif devant la cuisine, alors que nous sommes en train de prendre notre café. Elle fait quelques tours dans le massif, va grignoter du côté des bambous et revient pour quelques photos, merci Caroline !

La journée sera essentiellement consacrée au jardin, avec quand même une petite sortie (motif exercice physique) de 35' dans le quartier, où nous ne croisons quasiment personne. Un coup de sonnette chez Georges et Juliette, des anciens qui connaissent bien Papé et Mamée (on se parle par la fenêtre), un autre en passant devant chez les Forgerit qui sont un peu inquiets pour Anne et sa famille, vraiment proches de Mulhouse.

Ce soir, nous apprenons que Pierre Sauvage, 85 ans, prêtre du diocèse, habitant au presbytère de Ste Thérèse est atteint du Covid 19 et hospitalisé au CHU. Jean Pierre Blanchard, diacre, est lui aussi atteint (il habite à 200m de Ste Thérèse et voit souvent P. Sauvage), mais soigné à domicile pour l'instant.

 

Vendredi 20 mars : je suis allé donné mon sang. Hier, j'ai entendu un appel à la radio pour que les dons du sang ne diminue pas, alors j'ai pris rendez-vous. La procédure s'est durcie et il faut être patient pour donner, afin de respecter la « distanciation sociale ». Les donneurs n'entrent que trois par trois dans le hall de l'établissement français du sang, remplisse le questionnaire médical à bonne distance l'un de l'autre, puis suivent le circuit, médecin, salle de don, salle de collation, sans s'approcher. Du coup, arrivé à 14h (pour un RV à 14h15, j'entre dans le hall à 14h25, je vois le médecin à 15h10 et je donne mon sang ensuite pour sortir de la collation à 15h35, juste à temps pour une réunion téléphonique avec l'évêché. D'habitude, il faut moitié moins de temps ; heureusement que j'ai pris un rendez-vous, parce que ceux qui ne l'ont pas fait, attendent beaucoup plus longtemps.

Les activités autre que le jardin sont lectures, scrabble, ménage et téléphone, sans compter les informations télévisées et les multiples infos rigolotes ou pas sur les réseaux sociaux.

Caroline est revenue faire un bon tour dans le jardin, permettant de faire quelques videos. Puis elle est partie d'un bon pas, du côté de chez les Guibert et nous ne l'avons pas revue ensuite. Il faut dire que le temps s'est rafraichi, jusqu'à 0°, ce qui l'a peut-être incité à se mettre à l'abri.

 

Samedi 21 mars : Tiens, c'est le week-end ! Un jour comme les autres pour nous, finalement : lever tranquillement vers 8h, petit déjeuner dans la foulée, lecture des journaux portés dans la boite à lettres, réponses aux messages du matin, travail domestique ou lecture pour Fanou (il faut encore ménager le bras), jardinage et bricolage pour moi.

 

Dimanche 22 mars : Nous avons l'impression de devenir de vrais « anciens » en nous asseyant devant la télévision à 11h pour assister à la messe télévisée. Aujourd'hui, elle aurait du être célébrée à l'église Saint Michel de Limoges, loupé, ce sera dans le studio de l'émission « le jour du Seigneur ». La seule sortie dans la rue est à 20h pour applaudir les soignants, et encore, nous ne dépassons pas la largeur du trottoir. Les applaudissements sont maintenant plus nombreux, avec notamment un groupe bruyant dans les immeubles du bout et aussi du côté de la rue saint Christophe.

 

Lundi 23 mars : Hier, oncle Robert m'a appelé pour me demander si je pouvais lui trouver des ananas ! En effet, depuis plusieurs années, il presse du jus d'ananas frais qu'il donne tous les soirs à tante Françoise, à la petite cuiller. C'est un rite important pour lui et, pense-t-il, pour elle. Il faut trouver un ananas de Côte d'Ivoire, plus juteux que ceux de Martinique. Alors, bon garçon, dûment équipé de gants, d'un tour de cou pour protéger le bouche et de mon attestation, je vais à Grand Frais où je trouve de jolis ananas de Côte d'Ivoire (bien plus chers que ceux de Martinique), plus quelques autres légumes et fruits pour nous. Quand j'arrive rue Mirabeau, je trouve Robert au lit, faisant sa sieste. Je pose les ananas et je repars. Au magasin, nous étions une dizaine, chez lui, je suis resté à distance « sociale », je pense que le Covid ne m'aura pas sur cette sortie.

Je nettoie la cour en passant le Karcher pour enlever la terre et les mousses qui se sont accumulées depuis un an.

 

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